Depuis le 2 mai 2024, un reste à charge minimum de 100 euros s’applique à toute mobilisation du Compte Personnel de Formation (CPF), sauf exceptions rares. Les salariés proches de la retraite figurent parmi les publics les moins informés sur la diversité des dispositifs de financement disponibles pour poursuivre une formation en fin de carrière ou au moment de la retraite.Certaines aides spécifiques, souvent méconnues, permettent de compléter ou de contourner les restrictions du CPF. Des solutions existent pour adapter le coût des formations aux parcours atypiques, aux transitions professionnelles tardives ou aux besoins spécifiques des seniors.
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Pourquoi envisager une formation à l’approche de la retraite ?
Oublier l’idée reçue d’une retraite synonyme d’attente passive. Aujourd’hui, la formation retraite s’impose comme une étape stratégique pour composer la suite de son récit professionnel, ou personnel. Ce passage, bien plus qu’une formalité administrative, permet aux futurs retraités d’anticiper l’impact du changement, explorer des pistes nouvelles et, parfois, faire tomber la routine.
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Trois axes majeurs donnent de l’armature à la formation de préparation à la retraite :
- Maitrise des formalités administratives et juridiques : discerner ses droits, comprendre les options dont on dispose, agir au bon moment pour éviter toute mauvaise surprise.
- Équilibre psychologique : prendre la mesure d’un quotidien réinventé, réfléchir à l’identité professionnelle et à la manière d’accepter la transition.
- Perspectives financières : revoir ses usages, prévoir l’évolution de ses revenus, réajuster la gestion de son budget à la nouvelle réalité.
- Projet et sens : décider comment investir ce nouveau temps, que ce soit pour un engagement citoyen, un projet communautaire ou des ambitions personnelles longtemps repoussées.
Il serait artificiel d’enfermer chaque formation dans le carcan du CPF, mais le bilan de compétences se distingue par la liberté qu’il offre. Cette exploration, menée en toute confidentialité, éclaire le chemin parcouru et prépare la suite loin des injonctions extérieures.
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Présentiel, e-learning, classe virtuelle : chacun trouve la formule la plus adaptée à son approche de la transition. Beaucoup transforment ainsi cette étape en occasion de clarifier leurs envies, de s’ouvrir à de nouveaux horizons, sans se résigner à la logique du dernier tour de piste.
CPF après 50 ans : un atout souvent sous-estimé
Le compte personnel de formation (CPF) demeure un véritable levier pour financer une formation avant le départ en retraite. Jusqu’au dernier jour de carrière, ce crédit évolue et, dans certains cas, atteint jusqu’à 5 000 €, ou même 8 000 € pour les profils moins diplômés ou en situation de handicap. Pourtant, passés la cinquantaine, beaucoup ne soupçonnent même pas l’existence de cette réserve.
Voici, de façon concrète, ce que couvre le CPF :
- formations certifiantes
- bilan de compétences
- VAE (validation des acquis de l’expérience)
- préparation du permis B
- formation linguistique
À condition que la formation figure au RNCP ou au Répertoire spécifique, le CPF en assure la prise en charge ; c’est ainsi que la certification délivrée gagne en légitimité. Le droit au CPF s’éteint à la retraite obtenue à taux plein : après ce seuil, plus aucune nouvelle alimentation, sauf à relancer une activité professionnelle compatible. Dès le 1er janvier 2025, chaque dossier financé via le CPF impliquera une participation fixe de 102,23 €, avec quelques rares dérogations.
Le CPF reste une aventure personnelle : il ne se transmet ni ne se partage, il s’éteint à 67 ans. Il est cependant possible d’accroître son potentiel par l’abondement d’un employeur, de l’OPCO ou d’une institution publique. Il existe également le compte d’engagement citoyen (CEC), qui valorise l’investissement dans le bénévolat ou les responsabilités associatives, en complément du CPF.
Quelles alternatives si le CPF ne suffit pas ou n’est plus mobilisable ?
Quand la formation de préparation à la retraite sort du champ du CPF, il reste d’autres solutions de financement. Le plan de développement des compétences, pris en charge par l’employeur et son OPCO, s’adresse aussi bien aux formations de groupe qu’aux demandes individuelles, à condition d’un prestataire certifié Qualiopi.
Pour ceux qui cherchent à opérer une véritable bifurcation professionnelle en fin de carrière, le projet de transition professionnelle (PTP) ouvre la porte à la prise en charge intégrale de formations certifiantes. Ce dispositif, géré par Transition Pro, permet de suspendre son contrat de travail sans sacrifier la rémunération, sous conditions. La Pro-A, elle, cible les salariés peu qualifiés qui souhaitent franchir un cap en misant sur l’alternance.
Les travailleurs indépendants disposent de leur propre filet : le Faf, fonds d’assurance formation, finance des parcours adaptés à chaque filière. Du côté des demandeurs d’emploi, France Travail, les conseils régionaux ou les dispositifs de branche viennent renforcer le dossier et parfois, ouvrir à des financements complémentaires.
Selon la situation, le bilan de compétences reste un format à multiples financements : employeur, OPCO, fonds propres. Les personnes en situation de handicap bénéficient de relais comme l’Agefiph, qui propose des dispositifs adaptés à chaque projet. Pour les dirigeants non-salariés, l’Agefice agit comme tremplin, modulant ses aides en fonction des particularités du parcours de chacun.
Des exemples de formations utiles pour préparer une retraite active et épanouie
Se préparer au passage à la retraite, cela passe aussi par des formations ciblées qui simplifient l’étape, organisent les démarches ou anticipent la nouvelle organisation du quotidien. Ces sessions, en présentiel comme à distance, abordent tout ce qui touche au droit, à la gestion financière, à l’équilibre psychologique et à la redéfinition du rythme de vie.
Le bilan de compétences attire aussi nombre de futurs retraités : accessible via le CPF, il fait le point sur l’ensemble des acquis, guide vers une reconversion ou un investissement associatif, et offre l’opportunité de préparer la suite à temps partiel, voire d’initier une reprise d’activité sans pression.
Les formations certifiantes inscrites au RNCP permettent de se tourner vers de nouveaux métiers, de partager son expérience sous forme de transmission ou même d’entreprendre. Dès février 2025, la formation à la création d’entreprise devra présenter une certification reconnue : un atout pour générer des revenus additionnels ou multiplier les expériences. Les formations en langues rencontrent par ailleurs un vif intérêt : que l’objectif soit le voyage, l’engagement dans une structure internationale ou l’ouverture vers d’autres horizons, elles élargissent clairement le champ des possibles.
Le passeport de compétences, outil centralisé disponible via les plateformes officielles, rassemble CV, attestations et liste d’expériences. Véritable carte de visite, il simplifie la présentation de son parcours pour convaincre un organisme de formation ou amorcer un nouveau projet.
Parce que le dernier chapitre d’une carrière professionnelle ne rime pas forcément avec renoncement : à chacun d’en écrire la suite, à l’image de ses envies et de ses ambitions réelles.