Les critères d’éligibilité pour accéder à la formation d’AESH

Un baccalauréat ne fait pas tout. Pour devenir accompagnant d’élèves en situation de handicap, le précieux diplôme n’est pas toujours exigé, mais il fait souvent la différence au moment du recrutement. D’autres profils, forts de neuf mois d’expérience concrète dans l’accompagnement ou le soin, peuvent aussi prétendre au poste. Cette diversité de parcours élargit le champ, mais l’accès reste soumis à un ensemble de critères précis, même si certaines académies ajustent leurs exigences selon les besoins du territoire. Les modalités de sélection changent d’un département à l’autre, pourtant chaque dossier est passé au crible sur deux points : les compétences réelles et la motivation à accompagner un jeune dans sa scolarité.

Le métier d’AESH : un rôle essentiel auprès des élèves en situation de handicap

Dans chaque école, collège ou lycée, la présence d’un AESH marque la différence pour de nombreux jeunes directement concernés par le handicap. Selon les chiffres du ministère de l’Éducation nationale, ils seraient près de 132 000 à exercer ce métier en France. L’appellation recouvre plusieurs réalités : accompagner vers l’autonomie, soutenir sur le plan des apprentissages, aider à la communication et donner accès à la vie collective de l’établissement.

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C’est toujours la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) qui valide l’accompagnement d’un élève, dans le cadre d’un projet personnalisé de scolarisation (PPS). L’AESH s’inscrit dans une équipe : la famille, les enseignants, le chef d’établissement, le PIAL selon les cas. On ne s’improvise pas accompagnant : au fil des jours, il faut adapter son implication, se caler sur les besoins spécifiques de chaque élève mais aussi sur le fonctionnement de l’école.

Leur champ d’intervention ne s’arrête pas à la classe. Les AESH sont présents lors des déplacements, pendant les sorties scolaires, les temps de pause ou de repas. Grâce à eux, l’élève participe autant que possible à toutes les facettes de la vie collective. Disponibilité et capacité à gagner la confiance sont de véritables pivots dans la réussite de la mission.

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Pour mieux cerner leurs missions, plusieurs dimensions prennent toute leur place :

  • Accompagnement à l’autonomie : soutien dans les gestes du quotidien, organisation du matériel, aide aux déplacements.
  • Soutien pédagogique : reformulation des consignes, adaptation des supports, efforts pour rendre les apprentissages accessibles.
  • Participation à la vie sociale : intégration dans les temps collectifs, médiation avec les autres élèves.

Tout dépend du handicap, de l’autonomie de l’élève et des ressources disponibles. Le rôle n’est jamais figé : chaque AESH ajuste sa pratique en concertation avec l’équipe éducative et la famille, suivant l’évolution de la scolarité.

Quelles qualifications et qualités sont attendues pour devenir AESH ?

L’accès à la formation d’accompagnant éducatif et social repose en général sur un diplôme dans l’accompagnement (CAP ou BEP du secteur social, titre d’accompagnant éducatif et social de niveau 3). Mais posséder neuf mois d’expérience auprès de personnes en situation de handicap, que ce soit lors d’une mission associative, en emploi ou service civique, permet aussi de postuler.

L’examen des dossiers ne s’arrête pas à la formation ou à l’expérience. Souvent, il est complété d’un entretien où les qualités humaines priment : savoir repérer les besoins des élèves, adapter son accompagnement, écouter, faire preuve de patience et d’esprit d’équipe. S’ajoutent la confidentialité, la capacité à réagir avec sang-froid aux situations parfois délicates, et une vraie faculté d’adaptation aux imprévus.

Plusieurs éléments sont systématiquement scrutés lors du recrutement :

  • Diplôme adapté ou expérience avérée dans l’accompagnement
  • Capacités relationnelles solides, vérifiables dans le parcours
  • Maîtrise des gestes du quotidien et adaptation pédagogique
  • Adhésion au cadre éducatif et respect des règlements scolaires

L’amplitude des horaires déborde parfois du temps scolaire ; les missions périscolaires ne sont pas rares et la flexibilité s’impose. Sans une solide motivation pour la scolarisation inclusive, difficile de s’épanouir dans ce métier.

Recrutement, démarches et formation : comment accéder à la profession ?

Le recrutement d’un AESH suit plusieurs étapes coordonnées par l’Éducation nationale et les services départementaux. Première marche nécessaire : déposer sa candidature auprès de la DSDEN (direction des services départementaux de l’éducation nationale), qui examine les candidatures selon les critères et les besoins relevés localement. Certains candidats privilégient aussi une inscription en ligne, notamment sur le site des agences d’emploi publiques, pour multiplier les chances de contact.

Les personnes ayant déjà travaillé auprès d’un public en situation de handicap ou disposant d’un diplôme adéquat sont le plus souvent choisies. Une fois la candidature acceptée, un contrat à durée déterminée (généralement trois ans) est signé, avec la possibilité d’être renouvelé et d’évoluer en CDI après plusieurs années et sur évaluation positive. Dès les débuts, chaque nouvel AESH suit une formation dédiée à l’emploi, elle porte sur l’accompagnement quotidien, la gestion de situations variées, la mise en œuvre du projet personnalisé…

Le parcours se décline généralement ainsi :

  • Envoi du dossier à la DSDEN ou inscription auprès d’un service de recrutement
  • Signature d’un CDD de trois ans, avec passage possible en CDI à terme
  • Formation à l’entrée en fonction pour consolider les savoir-faire

La validation des acquis de l’expérience (VAE) et l’utilisation du compte personnel formation (CPF) offrent des solutions pour renforcer ses compétences ou préparer une titularisation. Certaines régions mettent en place des aides financières pour soutenir la professionnalisation. La mission évolue, portée à la fois par la hausse des besoins en inclusion scolaire et l’extension du champ d’action du métier.

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Conditions de travail, rémunération et perspectives : à quoi s’attendre concrètement ?

Le quotidien d’un AESH obéit à des règles fixées par l’Éducation nationale. Les contrats sont principalement en CDD de trois ans, avec possibilité de renouveler une fois et, par la suite, d’obtenir un CDI. Le temps de travail est souvent à temps partiel, de 24 à 30 heures hebdomadaires, variable selon les besoins définis dans le projet personnalisé de l’élève.

Côté rémunération, le point de départ se situe au niveau du SMIC horaire, puis le salaire progresse avec l’ancienneté. Pour un temps complet, le brut mensuel oscille entre 1 300 et 1 400 euros, auxquels peuvent s’ajouter certaines indemnités (fonction, précarité pour les contrats courts). Les conditions restent parfois fragiles : déplacements entre plusieurs établissements, nécessité de s’adapter, engagement quotidien auprès des élèves.

La possibilité de compléter ses compétences et de valoriser son expérience ouvre des passerelles vers l’accompagnement éducatif et social ou d’autres métiers du secteur. L’emploi évolue, tiré par la dynamique de l’inclusion scolaire et la volonté grandissante de reconnaître ce parcours au sein de la fonction publique.

Au fil du temps, les responsabilités se précisent, le regard sur la fonction évolue, mais un constat reste immuable : derrière chaque AESH, un engagement, une trajectoire, et mille façons de soutenir chaque élève. Demain, peut-être, ce métier offrira de nouveaux horizons à celles et ceux qui continuent de transformer discrètement l’école au quotidien.